Comment et où pêcher la dorade royale ?

Au moins aussi réputée que le bar, la surnommée belle aux sourcils d’or est un poisson très recherché des pêcheurs et pour cause. C’est un poisson difficile à prendre, au comportement aussi bien prévisible que déroutant, à la défense puissante et qui peut atteindre une taille conséquente. C’est également un poisson très convoité pour son gout et la qualité de sa chair.

Trouver les bons coins

La question que les pêcheurs se posent en premier à son sujet concerne les coins où on peut la rechercher. Pour trouver des coins favorables, il faut s’intéresser à l’alimentation de la dorade royale. Principalement constituée de coquillages et de crabes, avec une nette préférence pour les moules, il est donc nécessaire de connaitre les fonds de son secteur de pêche et leur capacité à avoir ce genre d’appâts.

Les élevages de coquillages, bouchots et autres parcs à huitres sont donc des coins auxquels on pense en premier mais ce ne sont pas forcément les coins les plus faciles à appréhender pour un novice, la zone de pêche est souvent réduite et le risque de casse extrêmement élevé à cause des structures. Préférez pêcher la périphérie de la zone et en bateau pour profiter de la possibilité de se placer à l’endroit désiré puisque l’alignement des parcs rendra parfois impossible toute pêche du bord.

Moulières sur pieux
Les zones de mytiliculture sont très fréquentées par les dorades mais risquées à cause des obstacles.

Autre structure aussi intéressante mais plus facile à pêcher, les zones de mouillage. Le poids du mouillage et sa chaine sont rarement entretenus plus d’une fois dans l’année, laissant le temps à la nature de coloniser cet espace. C’est le support type pour une colonie de moules. Multipliez cette quantité de nourriture par le nombre de mouillages de la zone et vous obtenez un garde manger considérable. Ici encore, la principale difficulté pour la pêche concerne les obstacles. Les dorades chercheront à passer autour des mouillages pour se libérer une fois ferrées. Il n’est pas nécessaire de pêcher au pied du mouillage, on peut dire que la zone d’influence s’étend jusqu’à une cinquantaine de mètres suivant la concentrations en bouées. Les mouillages anciens sont à mon avis meilleurs car ils font d’avantage partie du paysage marin. Ces zones sont souvent accessibles du bord à marée basse. En lançant à proximité des mouillages sans lancer entre les bouées, vous serez dans une zone intéressante.

Les estuaires, abers, rias et autres bras de mers recensent très souvent une bonne population de dorades royales.

L’eau, généralement plus chaude qu’en mer, les élevages de coquillages et la quantité de nourriture font qu’elles sont attirées par ces endroits. Pour les trouver, le chenal est en général une zone fiable, les pointes dans les virages également mais plus compliquées à pêcher à cause du courant souvent plus fort. Les contre-courants, ces zones ou le courant va à l’inverse du sens normal et créent des zones de turbulences et de tourbillons sont des zones excellentes car elles accumulent de la nourriture en dérive dans le courant. Il faut cependant faire attention car dans ce genre d’endroits, les risques d’emmêlements et de vrillage du montage sont importants. Les estuaires sont prisées des pêcheurs du bord car le dénivelé du fond permet d’accéder à des zones avec une profondeur de 5 à 15m sans effectuer de lancers à 150 mètres.

En mer, trouver des coins est plus compliqué. Si vous connaissez le fond et notamment les endroits où il y a des coquillages, vous partez sur une bonne piste. Les zones de passage forcé sont également à prioriser, j’entends par là les endroits étroits situés entre deux coins avérés bons comme par exemple une pointe rocheuse entre deux baies où il y a des parcs à huitre. Les dorades passeront forcément par la pointe si elles veulent changer de zone, chemin le plus court oblige.

Sur les plages vous ferez également de belles pêche mais retenez qu’il faut cibler les endroits qui peuvent abriter du poisson, rochers, herbiers, baïne, etc.. Les grandes plages plates et sans récifs sont simplement des zones de passage et ne retiendront pas le poisson.

Lignes tendues sur une plage
Sur les plages, cherchez les zones d’intérêt : herbiers, rochers, etc..

Quand pêcher la dorade royale?

La météo a une influence importante sur la royale. En effet, le beau temps est un gage de réussite, surtout si il fait beau depuis quelques temps. La dorade royale apprécie le temps stable et estival. Par conséquent, si le printemps a été doux et sans trop d’agitation, on peut voir les premières dorades arriver fin avril à la côte. Si le temps se maintient dans l’arrière saison, on peut encore espérer en toucher au mois d’octobre.

Le moment de la journée importe peu, il n’est pas nécessaire comme pour le bar de faire le lever du jour ! Vous pouvez y a aller en plein été, lorsque le soleil est au zénith sous 30°C, les résultats seront là.

Il n’y a pas non plus de marée type pour pêcher la royale, cela dépendra de chaque spot pour deux raisons. La possibilité de le pêcher, je pense par exemple aux pêcheurs du bord qui ne pourront accéder à leur spot qu’a un certain moment de la marée. L’autre raison est le passage des poissons. En effet sur certains coins avec l’habitude, on se rend compte qu’un passage de dorade se produit souvent au même moment de la marée. Revenir au même moment de la marée pêcher ce coin augmentera vos chances.
Enfin, contrairement aux idées reçues, on peut pêcher avec succès la royale de nuit et si c’est une ambiance qui vous plait, vous passerez un très bon moment pour peu qu’il y ait de l’activité.

Pêche à la tombée de la nuit
Pêcher de nuit vous donnera de très bons résultats pour peu que la météo soit clémente.

Avec quels appâts la pêcher ?

Il est possible de prendre de la royale sur un panel d’appâts assez large mais certains sortent du lot de mon point de vue.

  • Le crabe vert
  • La mye
  • Le pied de couteau
  • Le bibi

Pour le crabe, qu’il soit dur, mou ou franc, il intéressera toujours la dorade mais le crabe en train de muer est quand même au dessus en termes de résultats et de tenue à l’hameçon. En plus c’est un appât facilement disponible, même par faible coefficient.

Dorade prise au crabe
Ce crabe n’a eu aucune chance face à la dentition de la royale. On voit ici l’intérêt du fil élastique pour garder l’appât collé à l’hameçon.

La mye et le pied de couteau sont des appâts excellents également mais plus difficile à trouver puisqu’il faut généralement au moins 80/90 de coefficient de marée pour en trouver. Par contre, pour la pêche de la dorade royale, il faut que ces appâts soient frais, après un passage au congélateur ils n’intéresseront que très peu ce poisson mais feront le grand bonheur des dorades grises.

Enfin concernant le bibi, si vous arrivez à en trouver vous disposerez d’un appât de choix pour tenter une belle dorade. Cependant, ces dernières années ils ont payé un lourd tribut avec les espagnols venus les ramasser de manière intensive notamment pour les mettre sur les palangres.

Le matériel

Pour le bord, deux options s’offrent à vous suivant si vous pêchez en estuaire ou en surf-casting. Dans le premier cas, comme la distance de lancer est relativement courte, une canne d’une taille de 3.5 à 3.8m convient bien, la longueur de la canne servant essentiellement à manier le long bas de ligne du montage. Pour la puissance, 50-100gr couvre de nombreuses situations, mais si vous devez plomber d’avantage à cause du courante un modèle de 80/150gr sera plus approprié.

Pour la pêche en surf, un modèle classique d’une taille de 4.2 à 4.5m et d’une puissance de 100-200gr fera le travail.

Pour la pêche en bateau une taille de 2.4m de puissance 50/100gr est un modèle polyvalent. Pour le kayak le même type de canne que pour la pêche en bateau mais d’une taille inférieure sera parfaite.

Le moulinet devra être cohérent par rapport à la taille et à la puissance de la canne et contenir 100 à 250m de corps de ligne suivant la distance à laquelle vous pêchez. La tresse permet d’augmenter grandement la sensibilité aux touches et de réduire la prise au courant du montage tendu mais sa fragilité supérieure impose des précautions, notamment en secteur rocheux.

Quel montage utiliser ?

Pour les montages, si il y a bien une seule règle à respecter, c’est d’utiliser un traînard de 1,2 à 2,5m suivant la clarté de l’eau, la profondeur et la méfiance des poissons. Utiliser un long bas de ligne c’est proposer une présentation plus naturelle de l’appât et par conséquent le nombre de touches. Pour accentuer cet effet naturel vous pouvez utiliser un montage coulissant qui est selon moi le meilleur montage pour pêcher ce poisson. Du coté du bas de ligne, un diamètre de 0,35mm est passe partout, 0,30mm pour les eaux claires et 0.45mm pour la pêche dans les zones rocheuses ou des grosses dorades. La taille et la forme des hameçons dépendra de la taille des appâts, généralement entre 2 et 4/0.

Le ferrage !

Cette action mérite un paragraphe a elle seule tant la question du moment du ferrage revient souvent dans les discussions sur la pêche de la royale. Certes ce n’est pas ce qu’il y a de plus simple à faire mais si vous avez déjà réussi à avoir des touches, la plus grande partie du chemin est faite.

Dès la première touche, prenez la canne en main pour ressentir au mieux les mouvements du poisson.

Dans le cas d’appâts fragiles comme les vers, il ne faudra pas tarder à ferrer, la dorade ayant la capacité à nettoyer un hameçon en moins de temps qu’il ne faut pour le dire. Une fois la canne en main, vous allez sentir la dorade tirer sèchement lors des touches car elle essaye de déchirer l’appât, c’est lorsque vous sentez le poisson partir sans coup de tête que vous avez le plus de chance de réussir votre ferrage car c’est à ce moment qu’elle a l’hameçon dans la bouche et qu’elle part avec. Cependant, certaines fois vous ne sentirez pas ce départ, parce que la dorade aura été méfiante et qu’elle aura seulement attrapé quelques morceaux de l’appât. Dans cette situation, le ferrage est plus aléatoire et c’est sur une bonne touche sèche qu’il faudra ferrer avec une chance de succès assez faible, mais c’est le jeu !

Relâche d'une dorade royale
N’abusez pas des captures et pensez à relâcher vos prises si vous avez déjà la quantité nécessaire.

16 réponses sur « Comment et où pêcher la dorade royale ? »

Salut. Article très intéressant, comme d’habitude sur ce site ! Je crois bien que je vais me laisser tenter prochainement, je n’ai jamais pris de royale. Fabrice

Merci ! Au delà de l’attrait majeur de la prise d’une royale, délaisser temporairement les leurres pour pratiquer d’autres techniques et approches permet de comprendre de nouvelles choses. Il est souvent bon de se remettre en question à la pêche !

Bonjour,
pour la dorade, suivant le type de pêche j’utilise deux cannes différentes.
Pour la pêche au poser à courte distance (<50m) : Hot Rod Rail Gun - 3,75m 50-110gr
Pour la pêche en surfcasting à grande distance : Hot Rod Surfeuse - 4,20m 100-200gr
Pour ces deux cannes j'utilise un moulinet Daiwa Emblem Surf 35.

Bonjour, la royale se pêche difficilement au leurre. En faire une spécialisation est possible mais les chances de succès sont faibles, du moins du côté atlantique. En méditerranée, la tache semble plus simple d’après mes échos, surtout dans les étangs salins. Je n’ai jamais eu l’occasion d’en prendre au leurre, c’était toujours aux appâts.
Pour la cibler dans les zones peu profondes les leurres à bavette de moins de 10cm semblent fonctionner. Jib, Artist et Flashminnow pourront convenir. Pour des zones plus profondes, des leurres souples de moins de 10cm ou un madai jig pourraient les intéresser.

dans les canaux et dans les étangs en bateau la dorade répond mieux aux appats type crabe , couteaux, ver mouron
coté canne la canne à buscle 3m env avec un moulinet de 2500 à 3000 , les étangs sont peu profonds 8m maxi
un montage simple une olive de 20grs et une empile de mini 1m50 à 2 m hamecon de no 3 et un ver mouron fait très bien l’affaire.
j’ai fait des pêches miraculeuses, le secret c’est surtout le ferrage,
pour moi pêcher la dorade aux leurres est une hérésie en choper une relève d’un parcour du combattant

Bonjour,
pour le bas de ligne, j’utilise un fluorocarbone de 35/100 pour 8 kilos de résistance annoncée.

Bonjour,
Pour moi en bateau en Méditerranée bas de ligne 20/100 fluoro avec une canne légère et le frein bien réglé, j’aime que le combat soit long et le risque de la perte de la dorade.
La sensibilité à la touche est grande et l’amusement garanti, en plus le poisson a sa chance.
L’épuisette est obligatoire.

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